Professeure titulaire à la Faculté de pharmacie depuis 2020, Dre Sirois est reconnue pour sa rigueur et son écoute par ses étudiantes et étudiants. Pas surprenant que ce soit ces dernières et derniers qui ont présenté et soutenu sa candidature aux Prix Profession Santé dans la catégorie Partage des connaissances.
Pour en savoir davantage sur le prix remporté par Dre Sirois, nous vous invitons à prendre connaissance de cet article rédigé par Geoffrey Dirat de Profession Santé:
Caroline Sirois a d’abord cru à une erreur quand on lui a annoncé qu’elle était lauréate du Prix Profession Santé dans la catégorie Partage des connaissances. Et ce n’est pas de la fausse modestie. La pharmacienne a déjà remporté cette récompense en 2015, alors qu’elle était professeure agrégée au Département des sciences infirmières de l’UQAR, sur le campus de Lévis, où elle enseignait la biostatistique, la psychopharmacologie et l’épidémiologie.
Depuis, elle est devenue professeure agrégée au Département de médecine sociale et préventive de la Faculté de médecine de l’Université Laval (UL). Une fonction qu’elle a occupée durant quatre ans, avant que la Faculté de pharmacie de l’UL ne lui propose, en 2020, un poste de professeure titulaire en santé des populations. «Je n’ai pas cherché à quitter la fac de médecine ni l’UQAR d’ailleurs. C’est eux qui m’ont approchée et ça répondait à mon profil», explique l’intéressée qui n’a pas hésité bien longtemps.
«Ce n’était pas mon but», précise cependant la quadragénaire originaire de la Matapédia. Plutôt «une voie logique» pour l’enseignante-chercheuse qui s’était toujours dit que «ce serait plus facile si [j’étais] en pharmacie pour [mes] travaux» qui portent sur la polypharmacie, la déprescription et l’usage approprié des médicaments chez les aînés.
Experte de renommée internationale sur ces questions, Caroline Sirois a entre autres collaboré avec l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) au développement de la surveillance de la polymédication parmi la population québécoise. Elle a aussi contribué à la création du Réseau canadien pour la déprescription et, ces dernières années, elle a été l’auteure principale d’une vingtaine d’articles scientifiques, dont trois ont reçu le Prix Quintiles IMS de «meilleur article rédigé par un pharmacien sur l’usage approprié de médicaments».
«C’est un thème hyper intéressant, avec lequel on a un fort impact potentiel. Il y a plein de principes qu’on applique aux aînés, mais qui peuvent être appliqués dans d’autres domaines de la santé», indique la pharmacoépidémiologiste férue de mathématiques et de statistiques. «Ça reste très complexe, ça fait appel à beaucoup de méthodologie, et plus on en fait, plus on en découvre !» s’enthousiasme Caroline Sirois qui considère que sa recherche et son enseignement forment des vases communicants.
«L’un alimente l’autre et inversement. Il y a des choses qui nous apparaissent évidentes, mais revoir un concept de base en cours peut faire surgir une idée nouvelle, une perspective différente», observe la professeure.
Ses étudiants en sont conscients. La dizaine d’entre eux qui ont présenté et soutenu sa candidature aux Prix Profession Santé retiennent le mot rigueur pour la décrire. «Rigueur dans la qualité des données probantes produites et rigueur dans le soin de partager les connaissances acquises dans le cadre de ses travaux de recherche», écrivent-ils en soulignant que «Caroline n’impose pas cette rigueur à qui que ce soit. Elle la démontre en douceur par son écoute et par la minutie avec laquelle elle prend soin de son entourage. C’est une pédagogue hors pair.»
Ces mots ont touché Caroline Sirois qui, derrière ses lunettes, était visiblement émue lorsque nous les lui avons rapportés. «Je fais souvent le lapsus d’appeler les étudiants “mes enfants”. Je ne fais pas que leur enseigner. J’aime apprendre à les connaître, découvrir qui ils sont, ce qu’ils pensent. Ils deviennent ainsi ma famille élargie.»
Au nom de la communauté facultaire, félicitations Caroline!